du mal à accepter que je peux être faible. que je peux moi aussi couler certains soirs. du mal à voir que ça ne change rien autour de moi. mais vouloir s'enfuir quand ça arrive. ne pas le montrer. hier soir en plein ciné, "papa", film magnifique, et moi qui me met à lâcher quelques larmes alors que l'écran ne le demandait même pas. une douleur, à l'intérieure, qui surgit et me demande de lâcher prise sur moi-même, de ne pas me contenir, là, tout de suite, et laisser couler. les larmes coulent sans rien comprendre. se cacher tout de suite, retirer les lunettes qui écopent et se cacher la tête dans les mains, discrètement, du mieux que je peux en tout cas. merde. eowyn est là, putain c'était notre soirée, je voulais être au top, la détendre, profiter du moment, être bien et voilà que ça me prend comme ça, je revois de vieilles choses, et je bloque car rien ne peut sortir.
impossible de parler, le mur, attendre la sortie pour, peut-être essayer, mais rien, pire encore, je bloque totalement. j'essaye de faire bonne figure, de jouer le drôle ou le détendu mais ça sonne faux et ça se sent, surtout avec elle qui me connaît si bien. merde, pas ce soir, besoin d'être bien ce soir, envie d'être bien. le stress de l'arrêt de la clope manifestement joue sur les émotions, jamais vu ça à ce niveau.
j'ai honte d'être comme ça, comme si ça me pourrissait la vie, le moment, qu'on allait me fuir, qu'elle allait me fuir si elle voyait comme ça. mon rôle. ce putain de rôle de merde que j'ai dans la famille, le bon-vivant, le souriant, le fort. mais ce n'est plus moi, et je n'arrive pas à accepter. montrer mes failles, mes faiblesses, je le prends comme un coup de couteau, de plein fouet, si elle me voit comme ça elle va partir, me quitter, comme les autres avant. mal. si mal. voir la situation, savoir que je peux être comme ça certains soirs, qu'il n'y a pas de honte à être faible ou pas au top, l'accepter, l'accepter merde, comment faire... je le vois, je le sais, je sais qu'elle ne m'en veut pas, qu'elle comprend, mais impossible de parler, et vu qu'elle n'est pas au mieux non plus j'ai peur de plomber la soirée, je prends tout sur moi, comme si tout ça en dépendait. et la soirée ne sera pas bien longue, je câle après une simple bière et m'endort vite.
a